Les universités expriment leurs doutes quant à l’utilisation d’un outil de détection du plagiat alimenté par l’Intelligence Artificielle.
Turnitin, un logiciel populaire de détection du plagiat, lance un nouvel outil qui permet d’identifier si les rédactions sont créées à l’aide de chatbots d’intelligence artificielle, ce qui suscite une controverse parmi les universités quant à son utilisation. Le service peut identifier les textes générés par l’intelligence artificielle avec un taux de confiance de 98 %, mais certaines institutions ont choisi de ne pas l’utiliser, notamment Cambridge et d’autres membres du Russell Group. Les universités craignent que l’outil n’accuse à tort les étudiants de tricherie, qu’il n’implique la transmission des données des étudiants à une société privée et qu’il n’empêche les gens d’expérimenter de nouvelles technologies telles que l’IA générative. Les critiques affirment également que le système de détection est « douteux » compte tenu de l’évolution rapide de l’IA, et que le logiciel est une « boîte noire » qui ne permet pas de savoir pourquoi les rédactions ont été signalées comme ayant été écrites par l’IA.
Turnitin lance un service de vérification des textes générés par des services tels que ChatGPT.
Les fabricants du célèbre logiciel de détection du plagiat lancent un outil qui détecte également si les rédactions sont créées à l’aide de chatbots d’intelligence artificielle, ce qui déclenche un débat au sein des universités sur l’opportunité d’utiliser le nouveau système pour identifier la tricherie des étudiants.
Turnitin, qui est déjà utilisé par plus de 10 000 établissements d’enseignement dans le monde, lance mardi un service qui, selon lui, peut identifier les textes générés par l’intelligence artificielle avec un taux de fiabilité de 98 %. OpenAI, fabricant de services populaires de ChatGPT, a déclaré que son système de détection du plagiat ne fonctionnait que dans 26 % des cas.
« Les éducateurs nous ont dit que leur première priorité à l’heure actuelle était de pouvoir détecter avec précision les textes écrits par l’IA », a déclaré Chris Caren, directeur général de Turnitin. « Ils doivent pouvoir détecter l’IA avec une très grande certitude afin d’évaluer l’authenticité du travail d’un étudiant et de déterminer la meilleure façon d’interagir avec lui.
Le lancement s’est avéré controversé. Certaines institutions, dont Cambridge et d’autres membres du Russell Group, l’organisme qui représente les principales universités britanniques, ont déclaré qu’elles ne participeraient pas au nouveau service, selon des personnes au fait de la décision.
Les universités craignent que l’outil n’accuse à tort les étudiants de tricherie, qu’il n’implique la transmission des données des étudiants à une entreprise privée et qu’il n’empêche les gens d’expérimenter de nouvelles technologies telles que l’IA générative.
« Les préoccupations ont été largement partagées », a déclaré une personne au fait des discussions. Le Russell Group s’est refusé à tout commentaire.
Ces préoccupations ont conduit l’UCISA, l’organisme britannique qui soutient les technologies dans l’éducation, à collaborer avec Turnitin pour faire en sorte que les universités aient la possibilité de se désengager temporairement de cette fonctionnalité.
C. Edward Watson, vice-président associé chargé des programmes et de l’innovation pédagogique à l’American Association of Colleges and Universities, a déclaré que le système de détection suscitait également des doutes, compte tenu de l’évolution rapide de l’intelligence artificielle. « Il y a beaucoup d’incrédulité quant à la capacité de ce système à bien faire son travail », a-t-il déclaré.
La popularité de ChatGPT, un système créé par OpenAI, une société soutenue par Microsoft, capable de formuler des arguments et de rédiger des textes convaincants, a suscité de nombreuses inquiétudes quant à l’utilisation de ce logiciel par les étudiants pour tricher dans leurs travaux écrits.
Cela a donné lieu à un débat entre les universitaires, les consultants de l’enseignement supérieur et les spécialistes des sciences cognitives du monde entier sur la manière dont les universités pourraient développer de nouveaux modes d’évaluation en réponse à la menace que l’IA fait peser sur l’intégrité de l’enseignement.
Deborah Green, directrice générale de l’UCISA, s’est dite préoccupée par le fait que Turnitin lançait son système de détection de l’IA sans avertir les étudiants qui préparaient leurs cours et leurs examens cet été.
Bien que les universités accueillent favorablement ce nouvel outil, elles ont besoin de temps pour l’évaluer, a-t-elle ajouté. « Nous n’avons pas eu l’occasion de le tester et nous ne savons donc pas ce qu’il fait et ne fait pas.
Charles Knight, directeur adjoint de la société de conseil Advance HE, a déclaré que les enseignants s’inquiétaient de ne pas avoir la possibilité d’enquêter sur les raisons pour lesquelles les dissertations avaient été signalées comme ayant été rédigées par l’IA.
Dans une seule université, un taux d’erreur de 1 % signifierait des centaines d’étudiants accusés à tort de tricherie, a-t-il ajouté, avec peu de possibilités de recours.
« C’est une boîte noire », a-t-il déclaré. « Nous n’avons aucune idée de la signification de ces résultats et nous ne sommes pas en mesure de savoir comment le logiciel est parvenu à ces conclusions.
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