Elon Musk expose une vision ambitieuse des paiements pour Twitter. Les commentaires sont le signe le plus fort que le nouveau chef veut transformer la plateforme en une « application de paiement universelle ».
Elon Musk a exposé sa vision à long terme de l’introduction des paiements sur Twitter – qui pourrait inclure l’offre de comptes monétaires à haut rendement, de cartes de débit et de transactions peer-to-peer – alors que la société de médias sociaux a déposé auprès des autorités américaines les documents nécessaires pour devenir une entreprise de services financiers.
L’entrepreneur milliardaire a exposé ses idées pour offrir ces services lors d’une conversation avec des annonceurs sur Twitter Spaces lundi.
Dans un signal indiquant que Musk prend des mesures pour intégrer certains services de paiement dans la plate-forme, Twitter s’est enregistré vendredi auprès du Trésor américain en tant que processeur de paiements, selon les documents déposés. Les entreprises impliquées dans les transferts d’argent, le change de devises ou l’encaissement de chèques sont tenues d’informer le Financial Crimes Enforcement Network du Trésor.
Musk a un passé dans la technologie financière : en 1999, il a cofondé X.com, l’une des premières banques en ligne, qui a ensuite été intégrée à PayPal.
Ces commentaires sont le signe le plus fort à ce jour de l’ambition de Musk de transformer l’entreprise qu’il a achetée pour 44 milliards de dollars en une « application universelle » sur le modèle de l’application chinoise WeChat – qui est un guichet unique pour la messagerie, les paiements et les achats – bien que cette initiative puisse ouvrir Twitter à de nouveaux défis réglementaires.
Mercredi, Musk a déclaré qu’une fois que les utilisateurs ont payé son abonnement premium de 7,99 dollars, Twitter Blue, « maintenant nous pouvons dire que vous avez un solde sur votre compte. Voulez-vous envoyer de l’argent à quelqu’un d’autre sur Twitter ? Et peut-être que nous pré-remplissons le compte ».
Il a ajouté que si les utilisateurs voulaient sortir du système, ils pourraient relier leur compte bancaire en ligne à leur compte Twitter. « Ensuite, l’étape suivante serait de proposer un compte de marché monétaire extrêmement convaincant pour obtenir un rendement extrêmement élevé sur votre solde », a-t-il déclaré. « Et puis ajouter des cartes de débit, des chèques ».
Les remarques font suite à une autre journée d’activité et d’expérimentation chez Twitter, alors que Musk tente de faire fonctionner l’entreprise en difficulté dans un contexte de baisse des revenus publicitaires et de préoccupations concernant la modération du contenu. Vendredi, il a licencié près de la moitié des effectifs mondiaux de l’entreprise.
Twitter n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire. Le New York Times a été le premier à annoncer l’enregistrement de la société auprès du FinCEN.
La confusion a régné sur la tentative de Musk de modifier les politiques de vérification des utilisateurs sur le site. Moins de 24 heures après le lancement, mercredi, d’une « coche grise » permettant d’identifier les comptes officiels, M. Musk l’a brusquement supprimée, dans un contexte d’incertitude quant à sa relation avec la coche bleue, qu’il a mise à la disposition de tous les utilisateurs qui s’inscrivent au service payant Twitter Blue.
Un responsable produit de Twitter a ensuite précisé que le label « officiel » n’était initialement déployé que pour les entités gouvernementales et commerciales, et non pour les particuliers.
« Veuillez noter que Twitter fera beaucoup de choses stupides dans les mois à venir », a tweeté Musk. « Nous garderons ce qui fonctionne et changerons ce qui ne fonctionne pas ».
Pendant ce temps, le directeur général de Tesla a tenté de rassurer les annonceurs sur le fait que la plateforme resterait un endroit sûr pour les marques. Sur la question de l’usurpation d’identité, il a prévenu que tout utilisateur qui utiliserait son chèque bleu pour se faire passer pour une marque ou un individu serait suspendu, ajoutant « nous garderons vos 8 $ ».
Musk, qui s’est décrit comme un « absolutiste de la liberté d’expression », a précédemment déclaré qu’il n’apporterait aucun changement significatif à la modération du contenu sans convoquer un conseil de modération du contenu.
Mercredi, il a déclaré que Twitter pourrait prendre « quelques mois » pour mettre en place ce conseil, ajoutant qu’il s’agirait d’un « conseil consultatif » plutôt que d’un « conseil de commandement ».
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